Avec l’augmentation de la sensibilisation au photo-vieillissement et la recrudescence des cancers cutanés, la protection solaire est devenue un des enjeux des cosmétiques actuels.
Les filtres solaires utilisés dans les cosmétiques sont réglementés au niveau européen, avec une liste de 28 filtres UV autorisés (Annexe VI du Reglement CE n° 1223/2009) comprenant 26 filtres de nature chimique / organique et 2 filtres de nature minérale / physique.
Nous vous résumons ici les principes, avantages et inconvénients ou risques de ces différents types de filtres.

Les filtres chimiques / organiques
Leur principe d’action est d’absorber les rayons UV à la place de la peau, en les transformant en chaleur ou en radiations moins dangereuses pour la peau. Ces filtres sont donc des molécules synthétisées spécifiquement pour absorber les rayons UVA, UVB* ou les 2, qui pénètrent souvent les couches superficielles de l’épiderme tout en absorbant ces rayons UV.
Chacune de ces molécules filtre une certaine gamme de longueurs d’ondes, ainsi pour protéger des UVA et des UVB il est souvent nécessaire d’en associer plusieurs.
* Pour plus de détails, rappels sur les UVA , B dans l’article « Faut il se protéger des UVs à travers les vitres ? »
Les avantages des filtres chimiques / organiques :
- Ils sont plus faciles à formuler car fluides et transparents, notamment sur la peau.
- Les crèmes solaires peuvent ainsi avoir des textures légères, plus sensorielles
- Et peuvent s’étaler plus facilement pour une bonne homogénéité sur la peau.
Les inconvénients des filtres chimiques / organiques :
- Ils doivent être appliqués 20 à 30 minutes au moins avant l’exposition pour être efficaces ;
- Certains sont instables dans le temps, d’autres à la lumière ou à la chaleur (photo-instables), générant, en se dégradant des molécules à risque pour la santé. Dans ce cas les formulateurs ajoutent des stabilisants, chimiques bien sûr.
- Du fait de leur structure chimique et de leur pénétration dans l’épiderme, certains sont mal tolérés notamment par les peaux sensibles, avec des risques d’allergie, de démangeaisons, d’irritations ou de brûlures ;
- Certains sont par ailleurs réputés très néfastes pour l’environnement, notamment aquatique.
Enfin, un certain nombre de ces filtres chimiques sont identifiés comme problématiques, ils sont notamment suspectés d’être perturbateurs endocriniens (PE) voire pour certains cancérogènes. Ils sont listés en fin d’article (1).
Malgré ces suspicions et risques, ils sont toujours autorisés en Europe, des études complémentaires étant en cours.
Cependant, pour contrer les craintes des consommateurs, de nombreuses marques lancent ces dernières années des soins solaires avec des filtres chimiques / organiques dits de nouvelle génération. Ceux-ci ont été validés comme photo-stables, avec des protections larges spectres (UVA et UVB) et testées sur les peaux sensibles avec une bonne tolérance.
On peut citer :
- BIS-Ethylhexyloxyphenol Methoxyphenyl Triazine (Tinosorb S)
- Methylene bis-benzotriazolyl tetramethylbutylphenol ou MBBT (Tinosorb M)
- Terephthalylidene Dicamphor Sulfonic Acid (Meroxyl SX)
- Drometrizole Trisiloxane (Meroxyl XL)
Des cas d’allergies de contact commencent cependant à être reportés avec le Tinosorb S. A surveiller avec le temps donc, ces filtres chimiques ne bénéficiant que de peu de recul à ce jour.
Quand au Tinosorb B c’est un filtre chimique mais particulaire, autorisé mais avec réserves qui reviennent régulièrement. En effet, une grande partie des particules est nano, et une pénétration partielle dans la peau a été mise en évidence.

Les filtres minéraux
Il n’en existe que 2, le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc. Provenant d’ingrédients minéraux ou inorganiques, ils sont également appelés filtres physiques ou « naturels ». Leur principe d’action est simple, ils se déposent en surface de la peau et réfléchissent les rayons UV, formant ainsi un bouclier superficiel.
Les avantages des filtres minéraux :
- Ils bénéficient d’une excellente tolérance pour tout type de peaux, notamment pour les enfants ou les peaux sensibles.
- Bien dosés, l’oxyde de zinc protège sur de larges plages de longueurs d’ondes, couvrant à la fois les UVA et les UVB ; le dioxyde de titane est lui très efficace sur les UVB mais moins sur les UVA.
- Ils sont bien sur photo-stables, ce qui parait être la base pour un filtre UV.
- Enfin, ils sont efficaces dès l’application puisqu’ils forment immédiatement un « mur » réfléchissant.
- L’oxyde de zinc bénéficie également de propriétés cutanées complémentaires : ainsi il est matifiant, apaisant et anti-inflammatoire. Il est également régulateur du sébum donc idéal pour les peaux grasses.
Les inconvénients des filtres minéraux :
- Les textures des soins solaires sont souvent moins agréables, plus lourdes, plus « plâtre » et plus difficiles à étaler.
- Les galéniques obtenues résistent souvent moins bien à l’eau, gênant pour les soins corps à la plage ou à la piscine.
- Ils donnent généralement un fini blanc après application sur la peau.
- Pour contrer ce problème « galénique » et blanchissant, ces 2 filtres sont également disponibles sous forme de nanoparticules mais celles-ci sont controversées pour plusieurs raisons détaillées ci-dessous.
Les nanoparticules de zinc et de dioxyde de titane :
- Idéales pour obtenir des textures plus légères et qui s’étalent facilement et de manière uniforme.
- Permettent de largement réduire voire supprimer le fini blanc du produit sur la peau.
Mais :
- Elles sont nocives pour les environnements aquatiques, pour les récifs coraliens et les créatures marines, en s’accumulant et en bloquant les voies respiratoires des espèces.
- Elles sont suspectées de pénétrer la peau en cas de lésions cutanées notamment, pouvant s’accumuler ensuite dans les organes vitaux avec des conséquences néfastes sur la santé.
- Ces 2 minéraux même sous forme NON NANO sont d’ailleurs interdits sous forme de spray ou de poudre libre car ils peuvent, par inhalation ou ingestion, provoquer une inflammation des voies respiratoires et/ou s’accumuler dans les organes comme les formes NANO. Par ailleurs, le dioxyde de titane est suspecté d’être cancérigène par inhalation ou ingestion. Aucun risque dans une galénique crème ou gel (sauf à l’avaler !) donc.

Conclusion, quel type de filtres UV choisir ?
C’est à vous de choisir, car malgré les suspicions de risque sur la santé et l’environnement aquatique, une protection solaire reste impérative en particulier en été ou par journée à indice UV élevé.
Chez EPICOSM, mon choix était fait avant de débuter les recherches de matière première. Je ne suis pas « sereine » avec les filtres chimiques / organiques, trop risqués pour la santé à mon sens, et peu adaptés aux peaux sensibles. La nouvelle génération de filtres chimiques semble mieux, plus stable, mais elle ne bénéficie pas de suffisamment de recul à mon sens.
C’est donc l’oxyde de zinc, sous forme NON NANO, et dans un soin de texture « gel » qui a été sélectionné, pour allier :
- Efficacité anti-UV, propriétés cutanées complémentaires
- Tolérance cutanée pour tous types de peaux même les plus sensibles et les plus grasses
- Zéro risque sur la santé dans une composition non spray.
Restait la galénique … nous avons fait de nombreux essais et chercher l’oxyde de zinc idéal pour vous proposer un soin visage SPF30 UVB / 50 UVA à la galénique ultra sensorielle et sans fini blanc.
Un soin visage multi-protections alliant Haute protection solaire UVA et B, actions anti-pollution, anti-âge et anti-lumière bleue, le tout sans compromis pour votre santé !
Nous avons hâte d’avoir vos retours 😊
Nous vous en disons plus sur notre soin OLEO PROTECT & GLOW SPF 30 dans cet article.

Annexe : Les filtres UV chimiques / organiques à risque suspecté.
- Octocrylene : Perturbateur Endocrinien (PE) fortement suspecté – Cancérogène suspecté – Selon 1 étude : instable dans le temps, se transformerait en benzophenone, génotoxique, cancérogène et PE avérés. Serait allergisant – Polluant pour les eaux et organismes marins.
- Ethylhexyl Methoxycinnamate (Octinoxate) : PE fortement suspecté – Polluant pour les eaux et organismes marins.
- Benzophenone-3 (Oxybenzone, BP-3, BZ-3) : PE suspecté – Cancérogène suspecté
- Butyl Methoxydibenzoylmethane (Avobenzone) : PE suspecté – Allergène – Se dégrade au contact de l’eau chlorée des piscines en composés potentiellement à risque pour la santé voire cancérigènes.
- Ethylhexyl Salicylate (Octisalate) : Instable au soleil – PE suspecté – Pénètre dans la peau.
- Homosalate : PE fortement suspecté – Pénètre dans la peau – Polluant eaux.
- Methylene BIS-Benzotriazolyl Tetramethylbutylphenol : Filtre UV chimique – Irritant – toxique pour le milieu aquatique – Perturbateur endocrinien
- Ethylhexyl Dimethyl PABA : PE suspecté
- Octyl Dimethyl PABA (Padimate O) : PE suspecté
- BIS-Ethylhexyloxyphenol Methoxyphenyl Triazine : Perturbateur endocrinien suspecté
- 4-Methylbenzylidene Camphor (4-MBC) : PE fortement suspecté et polluant pour les milieux aquatiques.
- Diethylhexyl Butamido Triazone , et Isoamyl p-Methoxycinnamate : Polluant pour les milieux aquatiques