On connait tous les risques des UVs sur la peau, les crèmes solaires sont développés pour éviter ces derniers. En revanche, qu’en est il de la lumière visible, en particulier la lumière bleue ? Qu’est-ce que c’est ? Quel est son effet et y a-t-il des risques pour la peau ?
On parle beaucoup de la lumière bleue émise par les LEDs, par nos écrans d’ordinateur ou de smartphone, mais c’est le soleil qui en émet le plus.
La lumière bleue est une partie du spectre de la lumière visible, le bleu-violet étant la 1ère couleur sur ce spectre, juste après les UVs donc (rappel ci-dessous). Elle correspond aux longueurs d’ondes de 380 à 500 nm, entre le violet et le vert.
Il faut savoir que plus la longueur d’onde est courte, plus l’énergie de l’onde est forte.
Ainsi la couleur violet-bleue est la plus énergétique de la lumière visible, on l’appelle d’ailleurs la lumière HEV pour High Energy Visible Light.
Le bleu turquoise se situe, lui, plutôt aux longueurs d’onde entre 450 et 500 nm, et est moins énergétique.
Graphique © INRS
Ainsi, tous les jours, soleil ou pas, nous sommes exposés à la lumière bleue « solaire », 1000 fois plus intense que celle des LED ou écrans d’ordinateur.
On connait les effets positifs de la lumière bleue sur la dépression hivernale et l’insomnie. En effet, la lumière bleue joue un rôle primordial dans notre rythme biologique. Elle est notamment reconnue pour aider à lutter contre les troubles du sommeil en régulant l’hormone du sommeil, et lutter contre la dépression.
Mais un de ses avantages est également son défaut majoritaire, il faut éviter la lumière bleue le soir pour ne pas rendre l’endormissement difficile en perturbant le cycle biologique journalier (rythme circadien).
De même, la lumière bleue HEV a un fort impact sur la vision, les longueurs d’onde les plus dangereuses pour les cellules de la rétine seraient les ondes de 415 à 455 nm. Avec leur forte énergie, elles génèrent un stress oxydatif, qui avec l’âge est de moins en moins compensé par les antioxydants de la rétine.
Ainsi la lumière bleue est mise en cause dans différents troubles de la vision et notamment dans la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge)*.
Des effets positifs connus : puisqu’on utilise la lumière bleue pour lutter contre la jaunisse du nourrisson et pour participer à atténuer l’acné en réduisant les bactéries qui en sont responsables. Cependant des biais dans les études sur l’efficacité de traitement de l’acné ne permettraient pas de conclure de manière fiable sur ce point.
Mais aussi des effets négatifs : elle est moins dangereuse que les UVs sans doute, mais plus sournoise ! Les longueurs d’ondes de la lumière bleue sont très proches de celles des UV et génèrent un stress oxydatif sur les cellules cutanés d’autant plus si l’exposition est prolongée … et régulière. Or nous passons en moyenne 6 heures par jour devant nos écrans divers et sommes toute l’année exposés à la lumière du jour.
Ainsi, la génération de radicaux libres oxydants par la lumière bleue s’ajoute à celle due aux UVs, au tabac ou à la pollution.
Elle participe à diminuer la prolifération des fibroblastes, oxyde les membranes cellulaires et aurait également un impact négatif sur les mitochondries, nos « usines énergétiques » permettant aux cellules d’assurer leurs fonctions biologiques.
De fait, la lumière bleue HEV participerait à un vieillissement cutané accru sur le long terme, insidieux car indolore et indétectable : accentuation des rides, perte en fermeté, augmentation des taches brunes, en particulier sur les peaux mates ou noires.
La lumière bleue a donc des effets positifs et négatifs sur la peau, elle accélèrerait le photovieillissement et le stress oxydatif. Par principe de précautions, de plus en plus de marques cosmétiques proposent des soins protecteurs anti-lumière bleue, de quelque origine qu’elle soit.
La protection face à la lumière bleue : une protection antioxydante !
La lumière bleue provoque la création de radicaux libres oxydés qui vont attaquer nos cellules cutanées notamment. C’est normalement un de nos antioxydants naturels, une enzyme, la superoxyde dismutase (SOD), qui sert à piéger les radicaux libres qui nous protège. Mais avec le temps moyen de sommeil des français qui diminue (on aurait perdu 1h à 1h30 de sommeil les 50 dernières années **), l’exposition est de fait plus longue à la lumière bleue chaque jour, avec en plus, des expositions accrues aux lumières bleues artificielles. La peau peut manquer de SOD, d’autant plus qu’avec l’âge le taux naturel de cette enzyme diminue progressivement.
La réponse de la nature pour protéger les espèces de la lumière bleue sont les caroténoïdes. En effet, aucune plante sans caroténoïdes n’existe. Les caroténoides filtrent les rayons de lumière bleue ET neutralisent les radicaux libres dus au stress oxydatif.
On peut transférer ce mécanisme naturel de protection à l’homme, les caroténoides s’accumulant dans les membranes cellulaires et les protégeant.
Ainsi, pour se protéger au mieux de la lumière bleue :
I.Bournasel – Thèse d’exercice – Univ Limoges – 2019
* Santé au travail AISMT13 – Avril 2021
** Enquête Santé Pub France de 2017
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